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Février 2020 : exactement à mi-chemin du projet ici à Bordeaux. Six mois se sont déjà écoulés depuis que quatorze volontaires européens sont arrivés en France, de divers pays d’Europe, pour vivre une année entière avec dix jeunes volontaires français en tant qu’ambassadeurs des valeurs européennes et olympiques : en tout ils sont vingt-quatre.

Depuis septembre 2019, mois après mois, les volontaires vivent des choses nouvelles et passionnantes, pour certains très différentes des expériences passées, pour d’autres plus proches de leurs aspirations futures. Chacun d’entre eux est arrivé à Bordeaux avec son propre parcours, ses objectifs, son âge. Oui, parce que les volontaires ont entre 18 et 30 ans et ils ont créé un véritable groupe qui se retrouve à vivre, travailler, faire des sorties ensemble, en respectant les différents âges et habitudes. L’impact a également été nouveau dans une ville comme Bordeaux, une petite métropole du sud-ouest de la France, où la vie semble s’écouler plus lentement mais n’est pas si calme en réalité. Elle semble presque suivre le cours de son fleuve, la Garonne, parfois doux, parfois plus agité. Chaque jour n’est jamais le même, tant de choses changent, tant d’activités que les volontaires européens mènent à Bordeaux, jamais seuls ici, toujours accompagnés d’un parapluie, d’un rayon de soleil soudain, d’un coup de vent, d’un bon verre de vin local et d’un dessert typique comme une cannelé ou une chocolatine. Grâce à la présence des volontaires français, il est beaucoup plus facile et amusant de se familiariser avec la culture et la société bordelaises. Les volontaires se soutiennent mutuellement, partagent des passions communes, leur temps de travail et leur temps libre, et se retrouver également le week-end. Une école le matin, un café linguistique en fin d’après-midi, une manifestation sportive avec le CDOS (le comité départemental olympique et sportif de Gironde), un cours de français, une intervention à la radio, une réunion au siège de la MEBA et des soirées pour présenter les différents pays européens, un apéritif en commun, des groupes sur WhatsApp, des balades en tramway, des promenades sous la pluie, des réunions dans les escaliers de la résidence et dans les appartements pour le thé ou une soirée entre amis, une journée à la plage pour voir l’océan et marcher sur le sable : les semaines coulent et les volontaires deviennent de plus en plus amis. Famille, connaissance, rencontre, aventure, partage, découverte, plaisir, amitié : pour chacun des bénévoles ce projet a une signification différente.

Rien n’est cependant sans difficultés : la barrière de la langue est encore un petit obstacle à surmonter pour beaucoup. En fait, tout le monde ne parle pas français, mais affine ses compétences linguistiques et communicatives et, surtout aime apprendre de nouveaux mots dans les différentes langues d’origine des autres volontaires : italien, espagnol, allemand, portugais, finnois, grec, serbe, roumain, géorgien… un melting-pot de langues, de cultures, de pensées, de modes de vie. Tout n’est pas facile, il y a aussi des malentendus et des échecs, de la fatigue et des larmes. Mais même à Bordeaux la pluie passe, les rires arrivent et les rayons de soleil déchirent les nuages les plus sombres. Les saisons passent, en une succession de changements, jusqu’au chaud mois de mai, où il sera temps de célébrer la fête de l’Europe. Mais il y a encore du temps pour cela, pendant que nous essayons de survivre au temps fou de cet hivernal février.

Piera FEDUZI